La langue de Molière n’est pas toujours un long fleuve tranquille, notamment en ce qui concerne son apprentissage. Ces subtilités sont nombreuses et font aussi la beauté de la langue… Oui mais voilà, ces subtilités se transforment souvent en petits pièges qu’il faut savoir déjouer ! Parmi les erreurs les plus courantes, on retrouve le fameux “si j’aurais su ou si j’avais su”… Ici tout est une question de concordance des temps, mais alors quelle phrase est correcte ? Si vous désirez en apprendre plus sur le sujet, vous êtes au bon endroit ! L’heure de la leçon de français a sonné !
Si j’aurais su ou si j’avais su ?
Il y a des fautes de français qui se perpétuent de génération en génération… C’est le cas du bon vieux “si j’aurais su”. Rendu particulièrement célèbre par La Guerre des boutons et sa réplique phare “Si j’aurais su, j’aurais pas venu”, cette phrase a de quoi rendre malade les adorateurs de la langue française. Rien ne vous choque ? Il faut pourtant avouer que cette phrase écorche les oreilles ! Mais alors, quel est le problème ? C’est ce que nous allons découvrir.
La conjonction si
Dans la phrase “si j’aurais su, j’aurais pas venu”, on retrouve le “si”. Ce mot est ce que l’on appelle une conjonction de subordination. Ainsi, lorsqu’on emploie la conjonction “si”, on introduit une condition. Il n’y a donc aucune raison d’ajouter un verbe au conditionnel derrière! Il faut utiliser un verbe à l’imparfait pour exprimer la condition ou probabilité sans laquelle un événement ou une action ne pourrait se réaliser ! La suite de la phrase introduira quant à elle un conditionnel présent. Il faut donc écrire “Si j’avais su, je ne serais pas venu” ! En utilisant l’imparfait, on respecte la concordance des temps. Il faut d’ailleurs noter que la réplique de Gibus contient aussi une erreur d’auxiliaire dans le second verbe ainsi que l’omission du “ne” qui caractérise souvent les paroles des enfants… Tout est désormais plus clair ! Voici quelques exemples afin de vous entraîner et de mieux comprendre cette règle de français :
- Si j’avais su, je ne serais pas allé à cette fête déguisée.
- Je suis déçu. Si j’avais su, je n’aurais pas accepté le poste de chargé de recrutement.
- Si j’avais su que la salle de sport était fermée durant ce jour férié, je ne me serais pas déplacé pour m’y rendre.
- Si elle avait eu le temps de lui dire au revoir, elle serait beaucoup moins triste aujourd’hui…
Vous comprenez désormais pourquoi le “si j’aurais su” est une faute qu’il ne faut surtout pas faire si vous ne souhaitez pas que l’on vous corrige à l’oral ou à l’écrit !
Pourquoi la langue de Molière est-elle compliquée à apprendre ?
Le français possède une réputation de langue “difficile à apprendre”… Pourquoi ? Pour de nombreuses raisons, comme nous allons le découvrir. Voici 3 raisons qui rendent la langue particulièrement difficile à apprendre. Bien évidemment, il existe de très nombreuses autres raisons comme vous le savez déjà certainement !
Le masculin et féminin
Ceux qui apprennent le français doivent se confronter à l’épreuve des genres… Nos amis les anglais n’ont eux pas ce problème avec leur langue ! Mais en français, le genre fait toute la différence. Savoir reconnaître un mot féminin ou masculin est impératif pour apprendre à bien parler français… Ne vous plaignez pas, d’autres langues comme l’allemand sont dotées de trois genres ! En effet, le genre neutre intègre aussi leur langue.
La conjugaison
Comme vous avez pu le découvrir, la conjugaison de la langue française a parfois de quoi nous donner des migraines, le verbe se modifie et change de forme en fonction du temps, de la personne, du nombre… La concordance des temps, les exceptions et les accords de participe passé sont de nombreux casse-têtes qu’il faut savoir appréhender !
Le tutoiement et le vouvoiement
“Vous reprendrez bien un peu de tarte ?”, “Tu ne devrais pas te laisser aller de la sorte !” En français, on ne s’adresse pas à tout le monde de la même façon ! Le vouvoiement est une marque de respect qu’il faut savoir utiliser à bon escient… Oui mais là encore, ce n’est pas toujours évident de ne pas s’emmêler les pinceaux, notamment lorsqu’on apprend tout juste à découvrir la langue !
Personne n’est infaillible et d’autant plus lorsqu’on s’attaque à apprendre une langue aussi complexe que celle de Molière… Oui mais avec un peu d’entraînement, la langue française s’apprend aisément ! Comme vous l’aurez compris, lorsque Petit Gibus pleurniche dans la Guerre des Boutons et livre sa fameuse réplique, il fait là une horrible faute de français. Lorsqu’on emploie la conjonction “si” qui exprime une condition, on ne la double pas avec un verbe conjugué au conditionnel… Voici un moyen très simple de ne pas oublier cette règle. Retenez la phrase “les scies n’aiment pas les raies” qui se traduit en règle de français par “les si n’aiment pas les rais” ! Amusant non ? Vous ne ferez plus la faute si vous retenez cela !